vendredi 14 juin 2013

L' embrouille du Rapport Sicard sur la Fin de Vie,suicide assisté et Euthanasie en embuscade.


Extrait des Pages 93,94 et 95 du rapport Sicard (en fin de page):




3. Réflexions concernant des conduites non prévues par les lois relatives 
aux droits des malades en fin de vie 

a) L’assistance au suicide 

Pour la commission, l’assistance au suicide ne peut en aucun cas être une
solution proposée comme une alternative à l’absence constatée de soins
palliatifs ou d’un réel accompagnement.
Mais pour certaines personnes atteintes d’une maladie évolutive et incurable
au stade terminal, la perspective d’être obligé de vivre (On remarquera la tournure !)
, jusqu’au terme ultime, leur fin de vie dans un environnement médicalisé, où la perte
d’autonomie, la douleur et la souffrance ne peuvent être soulagés que par des
soins palliatifs, peut apparaître insupportable. (Les soins palliatifs sont ici remis en cause par ce "que" sans rien proposer en échange! si ce n' est la mort !) 
 D’où leur souhait d’interrompre leur existence
avant son terme. Leur demande est celle d’une assistance au suicide
(on y est ,le suicide comme seule alternative !), sous la
forme de médicaments prescrits par un médecin.
Ces demandes, qui sont très rares (relativisation de la transgression) quand existe
réellement une possibilité d’accompagnement sous forme de soins palliatifs,
peuvent correspondre davantage à une volonté de pouvoir disposer d’un recours
ultime qu’à une réelle décision d’interrompre sa vie avant terme. En effet, dans l’Etat
d’Oregon, aux Etats-Unis, où le suicide assisté concerne deux décès pour
mille, la moitié des personnes en fin de vie qui demandent – et obtiennent –
les médicaments leur permettant de se suicider, ne les utilisent pas.
Si le législateur prend la responsabilité de légiférer sur l’assistance au suicide,
les éléments suivants devraient être pris en compte :
• S’assurer que la personne demande de manière explicite et répétée sa
volonté de finir sa vie par une telle assistance.
• Reconnaître par une collégialité médicale l’existence de la situation en
fin de vie de la personne malade.
• S’assurer que la décision de la personne en fin de vie, sera prise :
dans la mesure où celle-ci est en capacité d’un geste autonome
(que néni, on vera en fin de paragraphe *)
dans la mesure où celle-ci est informée, libre dans son choix
(Demander la mort, une liberté ?)
dans la mesure où celle-ci a un réel accès à toutes les solutions
alternatives d’accompagnement et de soulagement de la douleur
physique et psychique.
dans la mesure où celle-ci est informée des conditions concrètes
du suicide assisté.
dans le cadre d’un échange collégial pluridisciplinaire
(La collègialité tjrs bénéfique dans les soins, ici une manière de dissoudre
 la responsabilité de l' acte)
associant le malade, ses proches, le médecin traitant, un médecin non
engagé dans les traitements en cours, et un soignant
accompagnant le malade.
• Requérir la présence du médecin traitant, ou en cas d’objection de
conscience de ce dernier, du médecin prescripteur, lors du geste et de
l’agonie.
• Garantir l’objection de conscience des pharmaciens.(Intéressant , + , + )
• S’assurer que les médicaments utilisés satisfont aux exigences de la
réglementation et de la sécurité sanitaires et pharmacologiques.
• S’assurer de l’absence d’un calendrier préétabli de l’accomplissement
du geste.
• S’assurer d’une remontée d’informations (nature de la maladie, motifs
de la décision, déroulement du geste) transmis par le médecin
à l’observatoire national de la fin de vie (ONFV) chargé de faire un
rapport annuel retraçant l’ensemble des remontées d’information.
En aucun cas, l’administration par un tiers d’une substance létale à une
personne ne peut être considérée comme une assistance au suicide, quelles
que soient les directives anticipées et même si une personne de confiance a
été désignée. Elle serait alors une euthanasie active.
  (et ci dessous l' euthanasie active par sédation terminale ! )
Et lorsque la demande émane d’une personne consciente mais incapable
d’accomplir elle-même de quelque manière qu’il soit le geste de suicide
assisté, la loi ne pourrait pas, par définition, être mise en œuvre. 
Mais la médecine ne peut se considérer comme quitte et doit envisager à la demande
de la personne un arrêt des soins de supports vitaux accompagné d’une
sédation.(Que néni donc*)

b) Décision d’un geste létal dans les phases ultimes de 
l’accompagnement en fin de vie 

Lorsque la personne en situation de fin de vie, ou en fonction de ses directives
anticipées figurant dans le dossier médical, demande expressément à
interrompre tout traitement susceptible de prolonger sa vie, voire toute
alimentation et hydratation, il serait cruel de la « laisser mourir » ou de la
« laisser vivre », sans lui apporter la possibilité d’un geste accompli par un
médecin, accélérant la survenue de la mort. 
("accélérant" ici veut dire volontairement et non comme effet second 
Euthanasie = volonté de donner la mort )
Euthanasie passive et active ?


Il en va de même :
• Lorsqu’une telle demande est exprimée par les proches alors que la
personne est inconsciente, et en l’absence de directives anticipées
figurant dans le dossier médical, dont la commission continue de
souligner l’importance. Cette demande doit nécessairement être
soumise à une discussion collégiale afin de s’assurer qu’elle est en
accord avec les souhaits réels de la personne.
• Lorsque le traitement en lui-même est jugé, après discussion collégiale
avec le malade ou ses proches, comme une obstination déraisonnable,
et que des soins de support n’auraient désormais pour objet qu’une
survie artificielle.
Cette grave décision prise par un médecin engagé en conscience, toujours
éclairée par une discussion collégiale, et présente dans le dossier médical,
peut correspondre, aux yeux de la commission, aux circonstances réelles
d’une sédation profonde telle qu’elle est inscrite dans la loi Leonetti.
Pour la commission, les critères qu’une loi voudrait imposer dans ce type de
décision, ne pourront jamais contenir toute la complexité et la diversité du
réel. Mais il paraît évident à la commission que dans l’esprit de la loi
Leonetti, ce serait une sorte d’acharnement de « laisser mourir » ou de
« laisser vivre » une personne, après arrêt de tout traitement et des soins de
support.
(Ici on fait dire à la loi leonetti ce qu' elle n' a jamais dit, et on ne laisse évidemment jamais une personne en fin de vie sans sédation contre la douleur)
Aux yeux de la commission, cette grave décision relève d’édictions de
recommandations de bonnes pratiques d’une médecine responsable, plutôt
que d’une nouvelle disposition législative.

c) Euthanasie 

Le geste euthanasique à la demande des personnes malades, tel qu’il est à ce
jour autorisé dans le seul Benelux, est un acte médical qui, par sa radicalité
dans son accomplissement, et par sa programmation précise dans le temps,
interrompt soudainement et prématurément la vie.
Il diffère totalement de la décision évoquée au point précédent.(A bon ! *)
Il diffère également totalement d’une assistance au suicide où l’acte létal est
accompli par la personne malade elle-même.
L’euthanasie engage profondément l’idée qu’une société se fait des missions
de la médecine, faisant basculer celle-ci du devoir universel d’humanité de
soins et d’accompagnement à une action si contestée d’un point de vue
universel. La commission ne voit pas comment une disposition législative
claire en faveur de l’euthanasie, au nom de l’individualisme, pourrait éviter ce
basculement.
Elle rappelle au demeurant que tout déplacement d’un interdit crée d’autres
situations limites, toujours imprévues initialement et susceptibles de
demandes réitérées de nouvelles lois. A titre d’exemple, en Belgique, 25
projets d’extension des cas de figure prévus par la loi ont été proposés depuis
2002….

Merci pour cette fin qui donc contredit tout ce qui vient d'être dit !!!


"Rapport Sicard" en entier - Plein écran: ICI



source: Santé.gouv

Les Ambiguïtés du Prof Didier Sicard ...



signez la pétition en ligne " Carton rouge à l’euthanasie "


  

Article 38 du code de la santé publique
 "Soins aux mourants" de l' ordre national des médecins



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